Il existe dans chaque ville des lieux d’exception, c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’une capitale. Le Cinquantenaire à Bruxelles est certainement un de ces lieux. A cet endroit, voulu par un monarque dont le royaume était définitivement beaucoup trop petit pour lui, sont implantés plusieurs Musées. Parfois méconnus et un peu à l’écart du circuit naturel des touristes. Parfois même ignorés des Belges. Pourtant, il suffit de s’y rendre pour se rendre compte qu’ils ne sont pas boudés par nos visiteurs étrangers. Les Bruxellois qui réfléchissent encore parfois beaucoup trop en automobilistes sont souvent rebutés par des parkings à des prix prohibitifs et zones de stationnement où trouver une place s’apparente à la chasse aux grands fauves. J’y reviendrai.
Parmi ces Musées, il n’est pas utile de présenter le fabuleux Autoworld ou le Musée Royal d'Art & d'Histoire. Par contre, cela vaut sans doute la peine de rappeler l’existence du Musée de l’Armée à ceux qui en seraient restés à leurs souvenirs de visites scolaires. Le Musée Royal de l'Armée et d'Histoire militaire, pour utiliser l’appellation complète, fait partie depuis 2017 d’une structure qui ouvre quantité d’autres portes le War Heritage Institute (WHI), organisme parastatal sous tutelle du Ministre de la Défense belge.
Au début du XXe siècle, un jeune officier, Louis Leconte, collectionne à titre personnel documents et objets concernant l’histoire militaire belge. En 1910, à l’occasion de l’exposition universelle, il propose de créer un musée de l’Armée comme cela existe dans d’autres pays. Après le premier conflit, il obtient de récupérer moult pièces qui seront exposées dans un musée qui sera installé en 1923 au Cinquantenaire. Louis Leconte en deviendra le premier conservateur en chef. Une guerre mondiale et plusieurs réformes institutionnelles plus tard, le Musée s’est enrichi de nouvelles sections, de nombreuses acquisitions, dons et surtout la Défense s’est trouvée à la tête d’un vaste patrimoine historique. Le WHI est aujourd’hui le gestionnaire de ces collections allant des armures médiévales au chasseur supersonique, et de cinq sites ouverts au public dont le musée de Bruxelles reste le navire amiral.
Ça n’a pas toujours été une promenade de santé. Les projets de déménagement, de transformations ou de restauration ont souvent fait face à des oppositions, des critiques et les inévitables contraintes budgétaires. Mais le Musée est toujours là. Il compte aujourd’hui dans ses rangs des experts reconnus mondialement. Il publie et de nouveaux objets sont acquis, restaurés ou exposés. Ces dernières années, le Musée s’est aussi ouvert à la notion de musée vivant par des démonstrations ou la participation à des événements. Ses cinq sites lui permettent aujourd’hui de décentraliser les collections. Quel meilleur endroit pour exposer des blindés qu’à Bastogne, en lien avec la Bataille des Ardennes. Un attention toute particulière est aussi donnée à l’éducation à la mémoire via des activités pour les enfants. Une excellente initiative est aussi Belgium, Battlefield of Europe, qui regroupe d’autres partenaires et acteurs de la préservation du patrimoine.
Cette ouverture à cinq sites représente en réalité de nombreuses autres portes vers de nouveaux contenus. Certes, nous y allons surtout pour revoir tel ou tel avion. Mais au prochain rayon de soleil du printemps, allons jeter un œil depuis les arcades auxquelles nous avons accès via le Musée. S’il pleut, nous découvrirons la formidable collection d’armures ou la halle Bordiau, sa rosace et son expo « en 1940, comme si vous étiez ». Si l’on part en excursion, il y quatre autres sites et d’autres endroits à visiter dans le réseau des partenaires.
Je reviens à mes mots au sujet de l’accès aux musées du Cinquantenaire. Je ne crois pas que le parking s’améliorera dans le futur mais l’esplanade des Musées est facilement accessible via les transports publics bruxellois. Et ça vous permettra d’aller dans la foulée visiter d’autres endroits tels que le Musée du Tram ou le Musée de Tervueren. Une flânerie dans le parc après votre visite n’est jamais du temps perdu.
Bonne visite !
War Heritage Institute https://warheritage.be/
Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire https://museearmee.be
Belgium, Battlefield of Europe https://belgiumbattlefield.be/
Pour aller au Musée : Site de la STIB (Société des transports publics bruxellois) https://www.stib-mivb.be