Il y a quelques jours l’annonce de la renaissance du Musée de la base de Chièvres m’a rappelé à propos que les Musées naissent, vivent, parfois meurent et même, quelque fois, renaissent. https://www.facebook.com/mibac.chievres/
Plutôt que de pérorer sur les tenants, causes et responsables des échecs et de la disparition de musées ou de collections, essayons de trouver ce qui nous invite à les visiter et à y retourner.
Plus que les avions ou les objets exposés c’est souvent pour y apprendre et mais aussi partager une passion que nous serons mis en appétit. Dans beaucoup de cas, on ne peut que constater le vieillissement des membres actifs et une lente érosion de l’intérêt du public. Donc un des premiers incitants sera sans doute un personnel volontaire ou professionnel, surtout jeune d’esprit et motivé. Et l’âge mentionné sur la carte d’identité n’est pas important. Cela fera la différence malgré les difficultés qui comme les succès sont le lot quotidien de toute organisation. Une des clés pour attirer et conserver ces piliers essentiels est une réelle volonté commune de souder les équipes et favoriser les échanges. Ça ne demande pas des budgets exceptionnels mais un barbecue annuel ou un drink à l’occasion de l’un ou l’autre évènement, offre déjà bien des opportunités. Pas besoin d’un grand barnum mais y associer des membres potentiels ou intermittents ça aide. Ce noyau constituera les meilleurs ambassadeurs de l’initiative, des recruteurs de talents recherchés et des découvreurs de trésors endormis.
L’état d’esprit et le partage de connaissance sont donc des « critical success factors ». Eviter comme la peste les « on a déjà essayé … », « On n’a pas les moyens » et autres « C’est pas utile ». Ce n’est pas parce qu’une expérience s’est soldée par des résultats décevants qu’elle ne peut pas se transformer en réussite. Je suis tombé il y a quelques jours sur une vidéo des Amis du musée de l’Air et de l’Espace au Bourget ou un des membres fait une visite guidée d’un prototype du Rafale en donnant force détail sur l’avion avec des visiteurs. Il y en a d’autres sur le Mirage 2000 ou le Mirage 4000 avec d’autres « amateurs » connaissant à la perfection les avions qu’il présentent. C’est captivant et clairement les visiteurs reviendront. Je connais une guide qui a dans ses notes de quoi accueillir des visiteurs en japonais. Sans maitriser un mot de malais, elle a quand même réussi à sympathiser et à faire visiter son Musée par des aviateurs singapouriens. Superbe expérience de ce genre et d’autres à Orange, Saint Victoret, New york et Angers.
Pour ce qui est des objets exposés, je reviens de la visite d’un château fort ou à part les murs pas beaucoup d’objets liés à l’histoire du lieu (en pratique aucun …) mais une belle expo concernant l’assaut et la défense de ces lieux faites de panneaux, de quelques mannequins et d’objets provenant d’autres collections. Il n’est pas toujours nécessaire d’exposer Spitfire, Mustang, Mosquito et B-17 pour qu’un Musée attire le public. Le fait de raconter des histoires méconnues et c’est déjà la bonne voie. Ancrer le lieu dans l’histoire locale est aussi une manière efficace d’attirer le public. C’est exactement ce que fait le Musée du 1er Wing avec le projet WW2 Le Culot et ce qu’avait réussi le Musée de la base de Chièvres.
Quoi qu’il arrive souhaitons plein succès à cette nouvelle équipe qui a déjà quelques atouts dans son jeu. C’est clair que si le Musée de Chièvres est de nouveau ouvert au public, j’y retournerais.