Lors de la disparition de Gaston Botquin, chercheur et auteur, un de mes amis avait titré son hommage « hier soir, une bibliothèque a brulé ». Depuis la disparition de la bibliothèque d’Alexandrie, on sait que c’est possible. Et l’histoire nous donne encore bien d’autres exemples.
Lorsqu’un auteur disparait, c’est pire. Non seulement sa mémoire, sa culture et toute son expérience sont perdues. Cette année c’est une véritable hécatombe qui frappe la communauté des auteurs et chercheurs de l’histoire de l’aviation belge. Après Robert Pied et Jean-Pierre Decock, c’est Hervé de Vinck qui a pris son dernier envol.
Les lecteurs du Fana de l’Aviation et d’Aviation Magazine dans les années 1970 et 1980 se souviennent certainement de ses articles publiés sous le pseudonyme d’Ezdanitoff. Ce nom inspiré de "Es da nie tof" en patois flamand marollien (Les Marolles: quartier populaire de Bruxelles) - En flamand plus classique "Is dat niet tof" ou en français "C'est pas chouette/sympa ça ?". Avant l’invention d’internet nous nous doutions bien qu’il s’agissait d’un belge vu certains sujets abordés dans ses rubriques. C’est lorsque paraitra chez Ouest France « L’Aviation Militaire Belge » en 1980 que nous en apprendront plus sur Hervé. Pour ma part, j’eu le grand privilège de le rencontrer au Musée Royal de l’Armée lors d’un évènement consacré à Henri Verne, l’auteur de Bob Morane.
Né en 1940 à Zonnebeke (Ieper) le 2 janvier 1940, il obtient d’Hergé l’autorisation d’utiliser le nom du personnage de Vol 714 pour Sydney comme pseudonyme. Il participe à la rédaction de l’ouvrage La Chasse belge ( Tome 1 ) : Les Spitfire Mk II et Mk V, 1939 -1946 (avec Guy Destrebeck, Patrick Marchand et Junko Takamori, 2003. Ces dernières années il collabore avec la revue Cocardes. A sa retraite Hervé s’installe en Provence c’est là qu’il décédera dans un accident de voiture. Aujourd’hui c’est surtout comme artiste peintre qu’il est connu. Il réalise ainsi des couvertures d’anthologie pour la Fana. Plusieurs de ses œuvres sont visibles sur aviation.brussels. Elles figurent aussi dans des Musées.
Contrairement aux bibliothèques qui quand elles brulent ne laissent que des cendres, les toiles, articles et publications survivront à sa disparition. Vous pouvez d’ailleurs trouver un de ses livres en version numérique
Bon vol Hervé