La Sabena est définitivement dans notre inconscient collectif au même titre que les croquettes aux crevettes, les witloofs, la Duvel, le spéculos ou St Nicolas. C’est aussi une source inépuisable de découvertes et d’étonnement. Sur la photo qui illustre ce billet. Le Grand Saint a réussi à s’extirper d’un Bell 47 de la compagnie et semble avoir encore plus de difficultés à monter sur l’estrade ou il va accueillir ses jeunes fans. Un des messages publicitaires de ce vol est peut-être qu’il est plus simple de voler en hélicoptère que de monter sur l’estrade.
Fin des années quarante, début des années 50, les voilures tournantes suscitent moult projets chez les constructeurs, les compagnies aériennes et l’intérêt du public pour ces aéronefs qui peuvent réduire encore les distances. Dans un pays qui n’a pas encore un réseau d’autoroutes fort étendu, c’est la possibilité d’offrir des services de ville à ville. Sabena met en service des hélicoptères sur un réseau d’abord pour distribuer du courrier et très rapidement avec l’apparition de modèles permettant le transport de passagers, du moins plus qu’un ou deux, un réseau reliant Paris, Bruxelles, Liège, Rotterdam ou La Haye.
Sabena et de nouveaux opérateurs renouent aussi avec une pratique promotionnelle déjà bien en place dans les années 30 : les baptêmes de l’air. On verra ainsi, les Assurances Fédérales ou le fabricant de matelas BEKA faire voler des hélicoptères à leurs couleurs et participer à de multiples activités aériennes. Sabena ne sera pas en reste et profitera de toutes les occasions pour faire la publicité de ses services ou proposer à l’occasion de véhiculer le Grand Saint. En témoigne ce cliché d’un Bell 47 acheté à l’origine pour le service postal et affecté au transport de Saint Nicolas. Il y avait certainement fort peu de place pour les cadeaux.
Sabena à l’époque a un fort bon service de presse qui n’hésite jamais à mentionner la présence de célébrités sur ces vols : Grand Saint, vedettes de la chanson, sportifs ou stars du cinéma. La lecture des revues « Notre Sabena » permet de retrouver des témoignages de ces VIP utilisant avions ou hélicoptères de « la Compagnie Nationale ». L’Expo 58 sera sans doute l’apogée de cette période. Un beau sujet à développer. La compagnie à ce moment utilise les fameuses « bananes volantes » qui peuvent transporter jusqu’à 25 passagers de l’héliport situé à 10 minutes à pied du centre de Bruxelles jusqu’au cœur de l’évènement.
Par la suite, la concurrence de l’avion sur les courtes distances et sans doute aussi la disponibilité d’un réseau autoroutier mettant Paris ou les Pays-Bas à quelques heures de Bruxelles vont rendre l’intérêt pour Sabena d’hélicoptères moins intéressant. La rentabilité de ce moyen de transport ne sera jamais atteinte. En novembre 1966, il est mis fin aux services passagers et postaux par hélicoptère. Sabena avait rempli son rôle de pionnière, d’autres petites compagnies prendront la suite. Une partie des voilures tournantes de Sabena ferra les beaux jours de la Force Aérienne au sein de la 40e escadrille basée à Koksijde. Reste de belles photos comme celle-ci sur le site d’aviation.brussels qui propose également toute une série de livres et d’objets en relation avec l’histoire de la compagnie. Si vous êtes en panne d’idées pour votre liste de Saint Nicolas, aviation.brussels vous propose aussi un jeux de société d’époque même si on n’y trouve pas d’hélicoptère.
Si vous voulez en savoir plus sur les hélicoptères de la Sabena, je vous conseille les deux très bons article de Luc Barry sur Flying-zone.be SABENA et les hélicoptères (1) SABENA et les hélicoptères (2)
Dernière minute La base de Koksijde perpétue la tradition de l’arrivée de St Nicolas en hélicoptère comme le démontre un des derniers post sur la page Facebook de la base https://www.facebook.com/profile.php?id=100072448112061
Bonne chasse à de belles découvertes et joyeux Saint Nicolas.
Yves Duwelz