Beaucoup d’organisation actives dans l’aérien reposent sur des volontaires. Je préfère ce mot à bénévoles. C’est déjà une reconnaissance de leur importance que la loi utilise ce terme.
D’aussi loin qu’on se penche sur l’histoire de l’aviation, on les retrouve à chaque époque. Si l’aviation militaire à son origine a recruté chez ses officiers de carrière, ils étaient nombreux à avoir passé leur brevet à leurs frais dans le civil. Le premier conflit mondial suscite de nombreuses offres de services d’aviateurs civils volontaires, près à risquer leur peau dans les airs. Chez les pionniers français, certains avaient déjà accompli leur service militaire dans ce qui n’était pas encore l’aviation. En Belgique, au moins un milicien fit de même avec son avion avant 1914.
Dans des temps plus reculés, le fait de disposer d’un cheval, vous donnait déjà une bonne chance de rejoindre la cavalerie. Au temps de la chevalerie aérienne, Jan Olieslagers se porte volontaire « pour servir son roi avec ses avions et ses aides ». Son frère se joindra à lui dans cette aventure.
Dans les années qui vont suivre combien d’autres volontaires, dont on a oublié le nom et le souvenir, ont-ils pas donné leur vie pour assouvir leur passion ?
La Seconde Guerre mondiale voit nombre de français, polonais, tchèque, belges et bien d’autres avec ou sans compétences aéronautique rejoindre la Royal Air Force Volunteer Reserve. Cette structure, qui a survécu jusque à aujourd’hui à moult restructurations, coupes budgétaires et révisions de la stratégie, voit le jour dès 1936. Son but est de soutenir la préparation de la RAF en cas de nouvelle guerre. Le ministère de l'Air souhaite alors qu'elle constitue un complément à la Royal Auxiliary Air Force (RAuxAF), la réserve active de la RAF, en fournissant une réserve non active supplémentaire. Dès le début des années 30, le très influent rédacteur en chef de « The Aeroplane » avait décrit la RAF comme « le plus bel aeroclub du monde », certes avec un énorme potentiel et des méthodes qui seront copiées par le monde entier mais manquant de bras. Nombre de ces volontaires vont participer à la guerre mais aussi constituer les cadres de l’aviation d’après-guerre. Aux Etats-Unis, même si cela ressemblait plus à une armée de condottiere, Claire Lee Chenault va constituer l’American Volunteer Group plus connu sous le nom de tigres volants. Ces aviateurs quittent le relatif confort de l’US Army Air Force pour la Chine, un pays aux prises à un conflit aux risques élevés.
De nos jours, des pays comme les Forces Aérienne des Etats Unis, la France ou le Royaume Unis ont toujours des organisations basées sur le volontariat.
Aujourd’hui sans volontaires pas d’aéroclub, de vol à voile, d’ultra léger, d’aéromodélisme ou d’associations actives dans le domaine de la préservation du patrimoine aéronautique et aussi d’articles dans des revues d’aviation. Oh, ils ne sont pas tous pilotes, loin sans faut. Et ceux qui le sont ont souvent débuté comme volontaires vendant des programmes lors de meetings puis en poussant avions et planeurs en piste ou en décapant ou nettoyant les avions qui font votre plaisir aujourd’hui. Ce ne sont pas les chemins vers l’aviation qui manque. John Romain Managing Director Directeur de Aircraft Restoration Company à Duxford a commencé sa carrière, adolescent, au sein des volontaires de l’Imperial Museum avant même l’ouverture du musée.
Et vous êtes-vous volontaire ?
Illustration : Les volontaires des Œuvres Sociales de l’Armée de l’Air et de l’Espace sont des acteurs incontournables des meetings de l’air en France. Ici encadrant des spotters à Orléans