Je ne pense pas que je dévoile un secret mais si vous venez sur aviation.brussels c’est sans doute que vous êtes intéressé par l’aviation et sur l’une ou l’autre ou toutes les façons de « s’envoyer en l’air ».
Quelque soit vos sujets de prédilections en aéronautique il manquera quelque chose à votre existence si vous n’avez pas eu l’occasion « de faire du planeur ».
Avant même que les Wright ne vainquent la pesanteur, Otto Lithenthal dès les années 1890, réussit à planer avec un planeur de sa conception. Il y laissera la vie. Bien dommage lorsqu’on sait que le planeur est l’une des disciplines aéronautiques qui déplore le moins d’accident.
L’essor du planeur aura lieu dans les années 1920 lorsque des passionnés bricolent des avions sans moteur pour s’adonner au vol, déjà de façon économique. Parmi eux Anthony Fokker. Mais mon sujet n’est pas de raconter l’histoire du vol à voile mais de susciter votre intérêt. Donnons vous l’envie
Si vous n’avez volé jamais en planeur, au premier vol vous serez sans doute déjà séduit par la beauté de la machine et sa simplicité. Puis à votre envol, vous découvrirez la douceur et le silence. A part entendre le souffle du vent, ici pas de pétarade sauf peut être si vous décollez derrière un avion. Si c’est au treuil, cela tellement rapide que l’on n’a presque pas le temps de se rendre compte qu’on à décollé lorsqu’on est projeté en l’air.
Et puis vous voilà très confortablement installé navigant au milieu d’autres planeurs ou des oiseaux de proie qui tourbillonnent avec vous. Si vous avez les bonnes ascendances, votre vol peut durer plusieurs heures voire vous faire traverser des frontières.
Si votre pilote dispose de la bonne machine et est agréé pour le faire, il pourra même vous révéler que l’on peut faire de la voltige en planeurs. Toute démonstration de ce type en meetings aériens provoque l’enthousiasme du public. J’adore les acrobates en Extra ou en Pitts mais ceux qui évoluent en silence en planeur, partagent avec les spectateurs grâce et agilité. Jusqu’à leur atterrissage, il font la démonstration de leur savoir-faire gardant l’énergie nécessaire pour faire durer leurs vols. Un pilote allemand qui vole sur une réplique sans moteur du Me 163 démontre ainsi toute la finesse et la vitesse de son appareil.
Si à votre retour sur terre, vous vous renseignez pour savoir comment devenir un homme volant sans moteur vous serez sans doute étonné d’apprendre qu’une visite médicale et une inscription dans un club sont suffisantes. Le prix pour acquérir votre licence reste démocratique. Des clubs organisent d’ailleurs des stages d’une semaine, suffisant pour acquérir les rudiments et être aux portes de votre brevet. Si un jeune est démangé par la passion du vol, il peut s’initier à partir de 16 ans. C’est que ça doit être moins dangereux que la voiture. Le vol à voile est tributaire de la météo et chez nous la saison débute au printemps et se termine en automne. Il existe cependant des simulateurs de vol fort réalistes et la plupart des clubs profite de la mauvaise saison pour entretenir le matériel et organiser des formations. Belles occasions de s’initier et de partager sa passion.
Le planeur a joué un rôle essentiel dans la formation des pilotes au « sens de l’air ». Aussi bien à la Royal Air Force que pour notre Force Aérienne, les Cadets de l’Air ont permis et permettent encore à des jeunes s’entrouvrir une porte. Le vol en planeur fait toujours partie de la formation des élèves pilotes de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Chez nous les Cadets de l’Air restent une filière pour envisager une carrière de pilote militaire.
La littérature au sujet des planeurs est fort réduite mais vous pouvez déjà trouver quelques bons livres en https://aviation.brussels/search?q=vol%20%C3%A0%20voile
Hangar Flying a publié un splendide livre sur la pratique du planeur en Flandre (“Zweefvliegen in Vlaanderen” par Bert Sr Schmelzer) que vous devrez sans doute chercher sur internet https://www.hangarflying.eu/2010/02/zweefvliegen-in-vlaanderen-une-bellge-histoire-du-vol-a-voile/
Ce billet ne serait pas complet si je n’évoquais « Les Faucheurs de Marguerites » sympathique et fort utile association qui sauve, restaure et fait voler des planeurs anciens https://www.faucheurs.be/histoire-presentation/ J’espère vous en parler plus dans un prochain billet.
https://www.zweefvliegen.be/ est l’adresse de la ligue flamande de vol à Voile. Son pendant francophone est Fédération des Clubs Francophones de Vol à Voile (http://www.fcfvv.be/#)
Bon vol