(N°2 MAI 1922) BULLETIN DU LABORATOIRE AÉROTECHNIQUE DE BELGIQUE

SOMMAIRE

M. BOEL - Le Mécanisme du Vol naturel

EXTRAIT DE L'AVANT-PROPOS 

Dans la présente étude je crois résoudre, dans ce qu'il a de moins connu, le problème du vol naturel.

La solution que je propose est tellement simple et si peu discutable qu'il peut paraître surprenant qu'elle n'ait pas été proposée encore, tout au moins sous une forme systématique. Ce retard s'explique jusqu'à un certain point par le caractère assez particulier des phénomènes aérodynamiques auxquels les physiologistes s'occupant de locomotion animale ne se sont pas suffisamment intéressés. Les physiciens ou les mécaniciens, d'autre part, ne se sont inquiétés que de l'étude des manifestations de la résistance de l'air sur des corps inertes et principalement sur des organes d'avions. Les travaux poursuivis dans ces deux voies, sans doute, nous ont donné des études physiologiques intéressantes et une doctrine aérodynamique déjà sûre d'elle, mais non une « science du vol » proprement dite. Pour la faire surgir de l'ensemble des découvertes publiées à ce jour, il suffisait de rapprocher les observations réunies par les physiologistes des résultats obtenus par les physiciens. Dans les pages qui suivent, je me borne à effectuer cette simple opération et du rapprochement des deux sciences se dégage très claire, et peut-être très féconde, la théorie du mécanisme du vol naturel. La portée en est aussi générale que peut l'être la portée d'une théorie quelconque dans le domaine des sciences physico-biologiques. Elle permet de comprendre la chute ralentie des samares de l'érable de même que le vol de la plupart des espèces d'insectes et d'oiseaux. Dans la question du vol des voiliers, actuellement à l'ordre du jour, elle apporte des clartés nouvelles; accessoirement elle justifie la conformation très caractéristique des membranes des pieds chez diverses espèces de palmipèdes, tels les grèbes, ou les foulques.

A l'appui de ma thèse on remarquera que j'invoque souvent des documents choisis dans les ouvrages de MAREY. 

[…]

À PROPOS DU LABORATOIRE AÉROTECHNIQUE DE BELGIQUE 

Créé au cours des années 1920 par Émile Allard (1883-1950), avec l’aide du FNRS, le Laboratoire [Aérotechnique de Belgique] est installé à Rhode-Saint-Genèse. Axé sur la recherche, son installation de soufflerie permet d’expérimenter des maquettes d’avions. Le tunnel aérodynamique sera conçu de concert par Allard et Alfred Renard.

Le réputé biplan Stampe SV-4 de Stampe et Vertongen a été conçu dans le Laboratoire, avant d'être utilisé dans de nombreux pays comme appareil d'écolage et d'acrobatie. Utilisé en Belgique, en France et dans de nombreux pays, cet avion fut conçu dans les établissements Stampe et Vertongen fondés par Jean Stampe et associé à Alfred Renard. 

C’est également avec l’aide du Laboratoire qu'en 1936, l’ingénieur belge d’origine russe, Nicolas Florine (1891-1972), met au point un projet d’hélicoptère utilisant deux rotors sustentateurs : la "solution Florine". Les prototypes de plusieurs avions Renard civils et militaires y furent également élaborés dont le R35 (Renard 35), avion trimoteur stratosphérique à cabine pressurisée.

Après la Deuxième Guerre mondiale, des études de missiles y ont eu lieu et, depuis, le centre participe à des recherches internationales, notamment pour la société belge de construction aéronautique et aérospatiale SONACA (Charleroi) dans le cadre du programme Embraer de sa filiale brésilienne Sobraer.

À partir de 1956, le Laboratoire diversifie ses travaux avec l’arrivée de Theodore von Karman, un physicien et ingénieur américain d’origine hongroise qui décèdera en 1963, laissant désormais son nom au Laboratoire : "Institut von Karman de dynamique des fluides", toujours en activité.

Sources : 

« Autour de l’impossible traversée de Blériot : quelques histoires de l’aéronautique belge » (Article web de rtbf.be, par Gérald Decoster)

et Wikipedia.org