Le Mirage « arme secrète » de la politique française

Le MIRAGE par Jack Gee (Albin Michel) Un talisman nommé Mirage Nous avons pu lire récemment « Le Talisman » signé Marcel Dassault, mini-livre dans lequel le grand constructeur raconte sa réussite sans se prendre au sérieux.

Aérodynamique, harmonieux, mortel le Mirage. On l'a ainsi baptisé parce que, tels des voyageurs dans le désert qui tenteraient vainement de parvenir à une oasis imaginaire, ses ennemis n'ont jamais pu l'atteindre.
La France l'a construit, Israël a survécu grâce à lui, les relations entre les deux pays se sont dégradées à cause de lui. Pour la France, il a représenté le meilleur atout diplomatique pour se gagner des amitiés et influencer les nations. Les fabricants d'avions du monde entier ont vainement tenté de le surpasser, et s'en sont irrités. Le Mirage a enlevé des marchés aux Américains et aux Anglais, il est devenu le symbole du nationalisme adulte pour le Tiers Monde. Jamais un engin mécanique ne s'est trouvé aussi étroitement mêlé au commerce et à la politique.
Jack Gee, journaliste anglais en poste à Paris, a patiemment démêlé, et nous raconte avec brio la longue et passionnante histoire du Mirage. Chaque chapitre est un nouvel épisode d'une aventure à suspense. Car le Mirage est un avion qui a une histoire, un avion désirable, un avion qui éveille les passions.
Tous les secrets sont révélés ici, les secrets de son histoire, des négociations qui ont entouré ses ventes, de la stratégie diplomatique qu'il a suscitée. Jack Gee en a construit le récit à partir des douzaines d'interviews qu'il a réalisées avec des hommes qui ont participé à sa fabrication et qui l'ont piloté, des ministres de la Défense, des généraux de l'armée de l'air, des hommes d'affaires qui, d'une façon ou d'une autre, ont joué un rôle dans son histoire. Et aussi à partir de la vie de son créateur, le très riche et très solitaire Marcel Dassault, qui, à lui seul ou presque, a relancé l'industrie aéronautique en France après la guerre.