Madeleine Marie Charnaux ( 18 janvier 1902 - 10 octobre 1943 ) voit le jour à Vichy ( Allier, France ). Issue d'une famille d'intellectuels, cette artiste autodidacte s'oriente d'abord vers la sculpture, et devient l'élève du sculpteur français Antoine Bourdelle ( 1861 - 1929 ). Le 22 septembre 1922, elle épouse l'écrivain Pierre Frondaie ( 1884 - 1948 ). Leur mariage, pas très heureux, durera cinq ans. En 1928, Madeleine Charnaux se fait remarquer en exposant chez Bernheim - Jeune, galerie d'art parisienne historique et figure majeure de l'art moderne.
Vint le jour où, pour la première fois, elle prend l'avion à l'occasion d'un voyage de Palerme ( Sicile, Italie ) à Naples ( Campanie, italie ), à bord d'un hydravion. Cet événement marque un tournant dans sa vie. Laissant cette existence d'artiste, au cours de laquelle elle a connu la consécration, Madeleine Charnaux s'est trouvée un nouvel amour : l'aviation.
Après une visite médicale très poussée, elle est jugée apte au pilotage des avions de tourisme. Son écolage débute sur l'aérodrome d'Orly ( actuel aéroport de Paris - Orly, France ), au hangar de l'Union des Pilotes Civils. Le grand jour arriva : elle put effectuer son premier vol en solo. À l'atterrissage, la future aviatrice sut qu'elle était devenue pilote ( la remise officielle du brevet n'étant que la preuve de ce qu'elle ressentait déjà ).
En 1934, Madeleine Charnaux, encore amateur, tente sur un Miles Hawk (avec une passagère ) de battre le record de vitesse aux Douze heures d'Angers. Encore débutante, elle est largement surclassée par des pilotes comme Hélène Boucher ( 1908 - 1934, deuxième ) et Pierre Lacombe ( vainqueur ). Trois femmes finissent le parcours : Hélène Boucher, Madeleine Charnaux et Viviane Elder ( 1904 - 1960 ).
Après quelques voyages en Afrique du Nord, entraînée par Maurice Arnoux, Madeleine Charnaux bat deux records d'altitude. Elle se fait engager par Caudron - Renault en tant que professionnelle, et fait partie de l'escadrille qui représente la marque au cours d'un Tour de France. À la fin du Tour en question, elle chute de l'aile de son avion ( au sol ) et, blessée, doit rester alitée plusieurs mois. Elle cesse de voler pendant plus d'un an.
En 1936, Madeleine Charnaux assiste au 15ème Salon du Bourget où elle revoit l'équipe Caudron - Renault dont elle a fait parti. Elle acquiert un Caudron C.430 Rafale, appareil identique à celui sur lequel s'est tuée Hélène Boucher, deux ans auparavant. L'aviatrice britannique Amy Johnson ( 1903 - 1941 ), notamment, a tenté de décourager Madeleine Charnaux... en vain. L'engin est fabriqué sur mesure, seuls six exemplaires sont sur le marché, à un prix peu exorbitant. À l'hiver de l'année 1936, l'aviatrice s'entraîne sur son Rafale, tout en poursuivant son lent rétablissement, malgré l'abandon de ses pairs et confrères ( suite à la mort d'Hélène Boucher et l'accident de Maryse Hilsz ).
En 1937, elle devient la première aviatrice à obtenir un brevet de pilotage sans visibilité. Madeleine Charnaux poursuit son entraînement et bat cinq records de vitesse. Elle se voit remettre la Croix de la Légion d'honneur, par l'aviatrice Maryse Bastié ( 1898 - 1952 ), à Orly. Ayant baptisé son appareil " Long Museau ", et voyant ses amis aviateurs revenir, Madeleine Charnaux espère battre de nouveaux records. À cette fin, la firme Renault lui confie un nouveau Caudron. Le 8 septembre 1937, elle bat le record féminin de vitesse sur 1 000 kilomètres pour un avion biplace léger ( trajet Villesauvage - La Marmogne, dix fois aller - retour ).
En 1938, elle est nommée, provisoirement, commandant du Corps Auxiliaire Féminin de l'Aéronautique ( C.A.F.A. ). Au sein de celui - ci, elle organise un cours pour opérateurs radio, auquel participent la pilote Élisabeth Boselli ( 1914 - 2005 ) et la danseuse Joséphine Baker ( 1906 - 1975 ). La même année, elle épouse Jean Fontenoy ( 1899 - 1945 ), un ancien communiste passé au Parti populaire français de Jacques Doriot ( 1898 - 1945 ).
Madeleine Charnaux se prépare pour le 2 000 km lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Durant l'hiver 1939 - 1940, elle est en service comme opérateur radio au GC I / 2. Collaborationniste et proche des occupants nazis, comme son mari, Madeleine Charnaux meurt des suites de la tuberculose à Paris ( France ), à l'âge de 41 ans, et est inhumée au cimetière de Vichy.
( sources : Wikipédia, LA PASSION DU CIEL )