Jacques Ochs ( 18 ou 19 février 1883 - 3 avril 1971 ) naît à Nice ( Alpes - Maritimes, France ), de parents d'origine allemande. À ce moment, le père vit déjà de ses rentes.
La famille déménage, en 1893, pour venir s’établir à Liège ( Belgique ) où Jacques Ochs s’inscrit à l’Académie des Beaux - Arts de Liège. Même s'il étudie la peinture auprès d'Évariste Carpentier ( 1845 - 1922 ), il ne réalise que peu de paysages. Par contre, Adrien de Witte ( 1850 - 1935 ) lui donne, assurément, le goût du dessin. Non content de marquer de grandes qualités de dessinateur, il brille également en escrime et devient champion olympique, en 1912, à Stockholm ( Suède ).
Volontaire de guerre en 1915, il devient estafette motocycliste, puis sous - lieutenant d'artillerie et, enfin, est affecté à une escadrille d’observation. Il est, d’ailleurs, abattu au mois d'août 1917. Il termine la guerre dans une escadrille d’hydravions qui mène la chasse aux sous - marins allemands.
Dès 1921, Jacques Ochs est nommé professeur à l’Académie des Beaux - Arts de Liège, dont il devient directeur en 1937. Entre - temps, victime d’un grave accident d’avion, il est frappé de claudication, ce qui met fin à sa carrière sportive. Il collabore, à ce moment, avec divers journaux ( Pourquoi Pas ?, La Nation Belge, L’action wallonne, le Petit Parisien, etc… ) et fait montre d’une intransigeance totale à l’égard des flamingants, de l’incivisme, de l’amnistie et d’une germanophobie très poussée. Il ne manque pas non plus d’écorner la classe politique et de s’attaquer aux questions sociales et économiques ( pauvreté, grèves, etc… ). Il agit en véritable témoin de son temps.
En 1938, Jacques Ochs dessine, pour la revue satirique Pourquoi Pas ?, une caricature de Hitler le montrant les mains ensanglantées ( " l’empereur Hitler " ). Sur dénonciation d’un collègue jaloux et ayant des sympathies pour le Nouvel Ordre ( Auguste Mambour, 1896 - 1968 ), il est arrêté le 17 novembre 1940 dans son bureau de directeur de l’Académie des Beaux - Arts de Liège. Il transite par la prison Saint - Léonard ( Liège ) et par le bâtiment de la Gestapo ( Avenue Louise, Bruxelles, Belgique ), avant d’être emmené à Breendonck ( Breendonk, province d'Anvers, Belgique ), le 7 décembre 1940. Jacques Ochs y devient le détenu n° 56. Le major Schmitt l’affecte, tout d’abord, au " Stubedienst " ( service de nettoyage ), puis au " Zeichendienst " ( service de dessin ). Il est chargé de croquer les détenus pour le compte du commandant du camp ( principalement du mois de juillet au mois d'octobre 1941 ). Chaque soir, il doit confier ses dessins à son chef de chambrée qui les remet aux SS. En réalité, il ne remet que des copies et cache les originaux.
Malade, Jacques Ochs est transféré à l’hôpital militaire d’Anvers, puis libéré le 20 février 1942, grâce à la médiation de la Reine Elisabeth. Il réussit à sortir, en fraude, la plupart de ses dessins du camp. De nouveau arrêté en juillet 1944, il est transféré à la Caserne Dossin ( Malines / Mechelen, province d'Anvers ), centre de rassemblement des Juifs de Belgique avant leur déportation vers Auschwitz ( Oświęcim et Brzezinka, voïvodie de Petite - Pologne, Pologne ). Il y séjourne à partir du 5 juillet et est finalement libéré, le 4 septembre, par l’avance des troupes alliées.
Jacques Ochs reprit sa carrière en 1944, notamment dans Pourquoi Pas ? ( où il continue de dessiner jusqu'à sa mort ). Il devint membre du Congrès National wallon ( 20 et 21 octobre 1945 ), et l'Encyclopédie du Mouvement wallon lui consacre une assez importante notice. " Chez cet homme élevé dans la lumière du Midi, il y avait du cadet de Gascogne et du panache " ( Jean Lejeune ).
En 1947, Jacques Ochs publie Breendonck, Bagnards et Bourreau ( contenant ses propres textes et dessins ). Le Mémorial National du Fort de Breendonk possède quelques dizaines de dessins, ainsi que le carnet de croquis de l’artiste, qu’il a pu clandestinement sortir du camp à sa libération. En 1973, les fraîchement créées Communauté française et flamande achètent 64 dessins lors d’une vente aux enchères à Anvers. Une partie de ces derniers sont en prêt de longue durée au Mémorial.
Jacques Ochs est inhumé au cimetière de Sainte - Walburge, à Liège.
( sources : www.breendonk.be, Wikipédia )