MERMOZ
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Prix régulier 30,00 € TTC 6%
Cet ouvrage passionnant, détaillé et rédigé comme un roman, est une biographie de l'un des plus grands aviateur français, figure de l'Aéropostale : Jean Mermoz.
Caractéristiques
Format | 21 x 15 x 2 cm |
Nbr. de pages | 274 |
Finition | Reliure cousue |
Particularités | Exemplaire dédié |
Année d’édition | 1938 |
Langue | Français |
Etat du livre | Un peu abîmé |
Auteur | Joseph Kessel |
Editeur | GALLIMARD |
Extrait
La seule pensée de ce livre me fut longtemps insupportable. Une douleur stérile arrêtait chez moi toute démarche dans ce sens. Le jour pourtant est venu où j'ai senti que je ne pouvais plus me dérober.
Jean, j'ai eu la chance magnifique d'être ton ami. Ce récit nous devions le rédiger ensemble. Souvent nous avons rêvé de gagner - loin de tout et de tous - une plage solitaire et, parmi le soleil, les vagues et les jeux physiques où tu excellais, de reconstruire, étape par étape, ton existence.
( ... ) Nous remettions notre dessein d'année en année. Nous avions le temps, pensions - nous... Et voici qu'un matin, tu as pris ton vol pour la plus mystérieuses des aventures humaines. ( ... ) Je me rappelle ta voix, ton visage, tes colères et ton rire. Les silences aussi qui, parfois, étendaient entre nous leur eau secrète et féconde et où, te regardant songer, je te comprenais, je te sentais le mieux.
Comment puis - je espérer, au milieu des actions éclatantes dont tu jalonnas ta route, te ressuscité, toi, entier, véritable et qui valais mille fois plus qu'elles? ( ... ) Une imagerie s'est composée autour de toi qui est plus sépulcrale que la mort. Ai - je les ressources intérieures suffisantes pour t'arracher à la chape de la gloire, pour dissiper l'encens glacé et te restituer dans ta chair, dans ton coeur, dans ta violence et ton humanité, dans ta perpétuelle conquête et victoire de toi - même? ( ... )
Ai - je le droit de me servir de mes découvertes, de tes confessions? Où passe la ligne de partage entre l'exigence du vrai et l'indiscrétion inutile? ( ... ) Et de nouveau, j'hésite. Pourtant, je me souviens : quand j'étais triste, découragé, sans goût ni estime pour personne et surtout pour moi - même, quand j'était prêt à renoncer à l'effort, à me laisser vivre facilement, petitement, bassement, je me disais : ’ Il y a Mermoz... il va revenir par - dessus l'Atlantique... De lui, de lui seul, j'aurai honte. Il va revenir, il ne me refusera pas un peu de sa vertue. ’
( ... ) Alors, Jean, je t'en prie, je t'en prie, aide - moi cette fois encore. Accompagne - moi sur ce bateau qui, à travers l'océan que tu as tant de fois survolé, me conduit aux lieux où je vais retrouver ta trace la plus belle. Et donne - moi, mon grand, le souffle qui me manque pour composer à ton visage un double qui ne le trahisse pas.
Jean, j'ai eu la chance magnifique d'être ton ami. Ce récit nous devions le rédiger ensemble. Souvent nous avons rêvé de gagner - loin de tout et de tous - une plage solitaire et, parmi le soleil, les vagues et les jeux physiques où tu excellais, de reconstruire, étape par étape, ton existence.
( ... ) Nous remettions notre dessein d'année en année. Nous avions le temps, pensions - nous... Et voici qu'un matin, tu as pris ton vol pour la plus mystérieuses des aventures humaines. ( ... ) Je me rappelle ta voix, ton visage, tes colères et ton rire. Les silences aussi qui, parfois, étendaient entre nous leur eau secrète et féconde et où, te regardant songer, je te comprenais, je te sentais le mieux.
Comment puis - je espérer, au milieu des actions éclatantes dont tu jalonnas ta route, te ressuscité, toi, entier, véritable et qui valais mille fois plus qu'elles? ( ... ) Une imagerie s'est composée autour de toi qui est plus sépulcrale que la mort. Ai - je les ressources intérieures suffisantes pour t'arracher à la chape de la gloire, pour dissiper l'encens glacé et te restituer dans ta chair, dans ton coeur, dans ta violence et ton humanité, dans ta perpétuelle conquête et victoire de toi - même? ( ... )
Ai - je le droit de me servir de mes découvertes, de tes confessions? Où passe la ligne de partage entre l'exigence du vrai et l'indiscrétion inutile? ( ... ) Et de nouveau, j'hésite. Pourtant, je me souviens : quand j'étais triste, découragé, sans goût ni estime pour personne et surtout pour moi - même, quand j'était prêt à renoncer à l'effort, à me laisser vivre facilement, petitement, bassement, je me disais : ’ Il y a Mermoz... il va revenir par - dessus l'Atlantique... De lui, de lui seul, j'aurai honte. Il va revenir, il ne me refusera pas un peu de sa vertue. ’
( ... ) Alors, Jean, je t'en prie, je t'en prie, aide - moi cette fois encore. Accompagne - moi sur ce bateau qui, à travers l'océan que tu as tant de fois survolé, me conduit aux lieux où je vais retrouver ta trace la plus belle. Et donne - moi, mon grand, le souffle qui me manque pour composer à ton visage un double qui ne le trahisse pas.